LESPRIT Edith France
Répétition des petits rats - Palais Royal, Cambodge, 1966 - Khmers
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190,00 €
Artiste : Édith France LESPRIT
Série : Danseuses Khmers, Cambodge
Titre : « Répétition des petits rats » Palais Royal, Cambodge
Technique : Photographie prise par Édith France Lesprit avec un appareil photo Yashica en 1966. Numérisée par le photographe Pascal Danot en 2011 et imprimée, numérotée au crayon et signée au crayon par Lesprit dans une édition limitée à 30 épreuves.
Signature : signée sur le passe-partout
Tirage limité : Édition limitée à 30 exemplaires, numérotées au crayon sur le passe-partout.
Dimensions : dimensions de la photo sans passe-partout: 30 x 30 cm (11,8 x 11,8 pouces)
Notes : La photo est sous un passe-partout blanc 40x40cm, prête à être encadrée. Certificat d'authenticité.
Descriptif :
Avec « Répétition des petits rats », Édith France Lesprit nous plonge au cœur de la salle Chamsaya, sanctuaire discret du Palais Royal de Phnom Penh où s’initiaient les futures étoiles du ballet khmer. La photographie, baignée d’une lumière latérale presque sacrée, capte un instant de discipline collective : un alignement de corps en devenir, concentrés, appliqués, engagés dans un geste millénaire.
La grâce naît ici de l’exigence. Les fillettes, souvent venues de villages modestes, étaient choisies très jeunes pour intégrer cette école d’élite, vivant au sein même du Palais sous un régime strict. La danse khmère, codifiée, lente, profondément spirituelle, se construit dès l’enfance, muscle par muscle, doigt par doigt. Lesprit, qui bénéficie alors d’une autorisation exceptionnelle de la reine Sisowath Kossamak, parvient à s’approcher sans jamais déranger, captant la beauté silencieuse du travail en cours.
Au centre de l’image, une jeune danseuse se détache, figure de proue d’un mouvement commun. Son port altier, la tension de ses bras, la précision de son regard font oublier son jeune âge. La lumière traverse sa silhouette et semble en révéler l’âme. Autour d’elle, les autres enfants, en rangs, prolongent ce rythme, dans une chorégraphie collective à la fois fragile et majestueuse.
Le noir et blanc exalte les contrastes entre les visages, les paréos sombres, les colonnes sculptées du palais. Tout ici respire le respect : respect du lieu, de la tradition, du corps, du silence. Mais aujourd’hui, cette image prend une valeur tragiquement mémorielle : la plupart de ces enfants ont disparu durant la terreur des Khmers rouges, avec leur art, leurs voix, leurs gestes.
« Répétition des petits rats » n’est pas simplement une scène d’apprentissage. C’est une prière en mouvement, un chant muet, l’écho d’une culture que le fanatisme a voulu réduire au silence, et que la photographie, ici, sauve de l’oubli.
La série : Danseuses Khmers, Cambodge
Ces photographies ont été prises en 1966 à Phnom Penh à l’intérieur du Palais Royal.
Grâce à une permission spéciale de Sa Majesté la reine Sisowat Kossamak (mère du prince Rodom Sihanouk) j’ai pu assister et photographier les répétitions du ballet à la salle Chamsaya à l’intérieur du palais. A l’époque, il y avait deux « grands ballets » dont le célèbre premier ballet qui faisait des tournées internationales- la danseuse étoile était Son Altesse la princesse Bopha Devi.
Pour être admise à l’école de danse, les petites filles qui, souvent venaient des villages, étaient choisies par la première maîtresse de danse et par Sa Majesté la Reine.
Toutes les danseuses vivaient au Palais- très strict.
Répétitions quotidiennes, école etc… Chaque année elles passaient un examen de danse qui leur permettait de passer au « grade supérieur ».
Les ballets représentaient en particulier la légende du Ramanaya- les rôles principaux « princes et princesses » étaient toujours tenus par des filles. Les garçons tenaient les rôles des méchants : Roi des singes et ses guerriers, sujets bondissants…
Il y avait environ 300 danseuses, musiciens et chanteurs. Lors de la sanglante période des Khmers rouges (de 1975 à 1979), environ 90% des danseuses du ballet royal ont été exterminées, ainsi que les musiciens et chanteurs. Les magnifiques costumes ont été brûlés, les bijoux (tiares, colliers, bracelets d’or et de pierres précieuses- rubis, saphirs, émeraudes, diamants…) ont été volés, tous les documents et photographies pillés. Il ne restait plus rien, excepté une quinzaine de jeunes danseuses qui ont eu le sort peu enviable d’esclaves du sexe pour les soldats Khmers rouges.
Grâce à la princesse Bopha Devi, le ballet royal Khmer renaît de ses cendres. Dès l’ouverture du camp de réfugiés cambodgiens du site B (FUNCIPEC-camp sihanoukiste) la princesse Bopha Devi a donné des cours aux petites filles.
J’ai pour projet la construction d’une école de danse classique khmère afin de former des jeunes filles pauvres tout en leur donnant l’éducation et les valeurs morales propres aux danseuses khmères. Le but de cette formation est de leur procurer un métier digne qui les tienne écartées des graves dangers qui les guettent (prostitution, trafic d’êtres humains, esclavage dans le travail), mais également de permettre au Cambodge de recréer des liens avec son passé et son extraordinaire civilisation car la danse khmère est essentielle dans la culture cambodgienne.
Mem Kossony-1ère danseuse, 2ème ballet. A survécu aux massacres et a été contrainte à l’esclavage du sexe. Elle est aujourd’hui professeure de danse pour la troupe du ballet de Bopha Devi. Les autres enfants visibles sur les photographies ont été tués.
Edith-France Lesprit
Biographie :
Édith France Lesprit est née à Paris en 1937. Elle a étudié l'ethnologie en Grande-Bretagne. En 1964, elle quitte la Grande-Bretagne pour l'Asie. En 1965, elle rencontre la tribu des Iban avec lesquels elle vécut plusieurs mois. C'était le sujet de sa thèse. Par la suite, elle vivra auprès de plusieurs tribus d'Asie dont elle rapporta des clichés testimoniels très importants. En 1967, première rencontre avec Mère Teresa à Calcutta. Elle a obtenu ses diplômes de médecine traditionnelle chinoise en 1975. Entre 1970 et 1980, elle a mené de nombreuses actions humanitaires auprès des missionnaires de Mère Teresa dans les hospices de la Charité à Tejgaon, au Bangladesh, ainsi que dans celle des sœurs salésiennes. En 1976, elle publie "Enfer d'où je viens", un témoignage important sur le Bangladesh, qui a reçu le prix Montyon de l'Académie française. Parallèlement, elle écrit plusieurs romans pour adolescents inspirés par les tribus rencontrées ou par ses actions humanitaires. Certains sous le pseudonyme d'Éric Lestier et d'autres sous son nom. En 1978, elle remporte le Grand Prix de la 7ème biennale azuréenne pour un livre sur la médecine chinoise. Dans les années 1980, elle a mené de nombreuses actions humanitaires dans des camps de réfugiés cambodgiens et laotiens en Thaïlande. Elle a été invitée à discuter de cette question dans le monde entier. De 1990 à 2010, elle a formé les «médecins aux pieds nus» en Éthiopie. (Infirmières locales capables de fournir des soins de base). Elle a aidé dans des colonies de lépreux, des dispensaires de brousse, des orphelinats, des foyers pour patients atteints du sida en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam. Elle a également mené plusieurs actions pour aider les animaux handicapés près de Bangkok. Elle a publié un roman autographique «Le royaume des Dieux oubliés» en 2009, qui raconte son périple avec les Iban de Bornéo. Aujourd'hui, elle poursuit son activité humanitaire dans le monde entier, notamment la construction d'une école de danse classique khmère au Cambodge. "Mon projet consiste à construire une école de danse classique khmère pour former les filles pauvres tout en leur apportant une éducation et des valeurs morales propres aux danseuses khmères. Le but de cette formation est de leur procurer un métier digne de ce nom, qui dissociera les graves dangers qui menacent (prostitution , traite des êtres humains, esclavage au travail), mais aussi permettre au Cambodge de recréer des liens avec son passé et son extraordinaire civilisation puisque la danse khmère est une partie essentielle de la culture cambodgienne. " Elle exposa ses photographies en galerie pour la première fois en 2011, à la Galerie Roussard, avec l'exposition "Tribus".