Artiste : Édith France LESPRIT
Série : Les Akhas, Laos
Titre : « Femme Akha » Les Akhas, Laos
Technique : Photographie prise par Édith France Lesprit avec un appareil photo Yashica en 1966. Numérisée par le photographe Pascal Danot en 2011 et imprimée, numérotée au crayon et signée au crayon par Lesprit dans une édition limitée à 30 épreuves.
Signature : signée sur le passe-partout
Tirage limité : Édition limitée à 30 exemplaires, numérotées au crayon sur le passe-partout.
Dimensions : dimensions de la photo sans passe-partout: 30 x 30 cm (11,8 x 11,8 pouces)
Notes : La photo est sous un passe-partout blanc 40x40cm, prête à être encadrée. Certificat d'authenticité.
Descriptif :
Cette photographie en noir et blanc saisit une femme Akha dans un instant de vie quotidienne, empreint de naturel et de dignité. Le regard légèrement tourné vers l’extérieur du cadre et l’expression de son visage suggèrent une conversation ou un geste spontané, ce qui confère à l’image une belle vivacité, loin des portraits posés ou figés.
La richesse de la coiffe traditionnelle, faite de pièces, de perles et d’éléments métalliques, attire immédiatement le regard. Elle contraste avec la sobriété du vêtement noir, créant un équilibre visuel fort. Chaque détail de la coiffe raconte une histoire, un rang social, une identité culturelle, et la photographe parvient ici à les mettre en valeur sans artifice, simplement par le choix d’un cadrage resserré et d’une lumière naturelle.
À l’arrière-plan, la palissade de bambou guide l’œil en profondeur, et situe la scène dans un contexte rural et montagneux, tout en renforçant la composition par sa répétition rythmique. L’environnement est discret mais essentiel, car il ancre cette femme dans un territoire et dans une tradition.
Édith France Lesprit adopte, comme à son habitude, un regard humaniste, fait d’écoute et de respect. Elle ne cherche ni l’exotisme, ni la mise en scène : elle capte la présence, la matière, et l’authenticité. Cette photographie ne documente pas simplement une culture, elle révèle une femme — dans sa réalité, sa posture, sa mémoire vivante.
La série : Les Akhas, Laos
Groupe d’extraction tibéto-birmane, ils vivent dans les montagnes à plus de 1.200 mètres d’altitude. Leurs huttes sont construites à même le sol, face au soleil levant. Elles sont faites de bambou, chaume ou feuilles de latanier. Associables, ils n’aiment pas que des étrangers viennent les voir, surtout d’altitude inférieure, car cela amène des démons néfastes. Ils sont animistes. Ils produisent de l’opium, mais sont de faibles consommateurs, ils vendent quasiment toute leur récolte. Cette vente est l’une des rares raisons pour lesquelles ils acceptent des visiteurs car ils ne quittent jamais leur village, même pour le commerce. Ils vivent de l’élevage et mangent du chien. Les vierges sont déflorées par le « aw shaw », mâle officiel du village ou du cercle de villages, lors d’une cérémonie religieuse. Un homme peut avoir plusieurs femmes et les jeunes filles peuvent être vendues comme esclave. Ce sont les femmes qui font tout le travail, avec les enfants, aux champs et à la maison, pendant que les hommes fument et discutent. Les hommes Akhas ont le crâne rasé et une petite natte sans laquelle ils croient qu’ils deviennent fous. Pour les plus fortes punitions, une femme peut être lapidée à mort alors que la punition égale à la peine de mort pour un homme est de lui couper sa natte de cheveux. L’effet psychologique est assez fort pour le rendre fou. Edith a rencontré les Akhas au Laos, mais leurs tribus sont étendues jusqu’en Chine et en Thaïlande. Dans ces deux derniers pays, leurs terres ont été fréquemment saisies par les autorités. Au Laos, ils vivent dans des montagnes très difficiles d’accès, entre tradition et modernité. Ils ont su préserver la plus grande partie de leur culture et accueillent même parfois des touristes. L’un d’entre eux note sur Internet que, parmi les décorations qui ornaient les coiffes des femmes, scintillaient des morceaux de cannettes de soda ! Nous serons rassurés d’apprendre, par ce même touriste, que les hommes sont aujourd’hui « plus tournés vers le monde civilisé des plaines. » Extrait du site internet : « Quelle surprise d’apprendre que la veille, la moitié du village était rassemblée dans la maison du chef pour regarder un film allemand doublé en thaï puis un DVD de karaoké lao!!! Cela semble incroyable de ce village qui n’est pas alimenté en électricité. Chacun apporte sa contribution pour participer à l’acquisition du matériel. »
Biographie :
Édith France Lesprit est née à Paris en 1937. Elle a étudié l'ethnologie en Grande-Bretagne. En 1964, elle quitte la Grande-Bretagne pour l'Asie. En 1965, elle rencontre la tribu des Iban avec lesquels elle vécut plusieurs mois. C'était le sujet de sa thèse. Par la suite, elle vivra auprès de plusieurs tribus d'Asie dont elle rapporta des clichés testimoniels très importants. En 1967, première rencontre avec Mère Teresa à Calcutta. Elle a obtenu ses diplômes de médecine traditionnelle chinoise en 1975. Entre 1970 et 1980, elle a mené de nombreuses actions humanitaires auprès des missionnaires de Mère Teresa dans les hospices de la Charité à Tejgaon, au Bangladesh, ainsi que dans celle des sœurs salésiennes. En 1976, elle publie "Enfer d'où je viens", un témoignage important sur le Bangladesh, qui a reçu le prix Montyon de l'Académie française. Parallèlement, elle écrit plusieurs romans pour adolescents inspirés par les tribus rencontrées ou par ses actions humanitaires. Certains sous le pseudonyme d'Éric Lestier et d'autres sous son nom. En 1978, elle remporte le Grand Prix de la 7ème biennale azuréenne pour un livre sur la médecine chinoise. Dans les années 1980, elle a mené de nombreuses actions humanitaires dans des camps de réfugiés cambodgiens et laotiens en Thaïlande. Elle a été invitée à discuter de cette question dans le monde entier. De 1990 à 2010, elle a formé les «médecins aux pieds nus» en Éthiopie. (Infirmières locales capables de fournir des soins de base). Elle a aidé dans des colonies de lépreux, des dispensaires de brousse, des orphelinats, des foyers pour patients atteints du sida en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam. Elle a également mené plusieurs actions pour aider les animaux handicapés près de Bangkok. Elle a publié un roman autographique «Le royaume des Dieux oubliés» en 2009, qui raconte son périple avec les Iban de Bornéo. Aujourd'hui, elle poursuit son activité humanitaire dans le monde entier, notamment la construction d'une école de danse classique khmère au Cambodge. "Mon projet consiste à construire une école de danse classique khmère pour former les filles pauvres tout en leur apportant une éducation et des valeurs morales propres aux danseuses khmères. Le but de cette formation est de leur procurer un métier digne de ce nom, qui dissociera les graves dangers qui menacent (prostitution , traite des êtres humains, esclavage au travail), mais aussi permettre au Cambodge de recréer des liens avec son passé et son extraordinaire civilisation puisque la danse khmère est une partie essentielle de la culture cambodgienne. " Elle exposa ses photographies en galerie pour la première fois en 2011, à la Galerie Roussard, avec l'exposition "Tribus".