Artiste : Édith France LESPRIT
Série : Les Ibans, Bornéo
Titre : Danse Tribale – Ibans, Bornéo, 1965
Technique : Photographie prise par Édith France Lesprit avec un appareil photo Yashica en 1965. Numérisée par le photographe Pascal Danot en 2011 et imprimée, numérotée au crayon et signée au crayon par Lesprit dans une édition limitée à 30 épreuves.
Signature : signée sur le passe-partout
Tirage limité : Édition limitée à 30 exemplaires, numérotées au crayon sur le passe-partout.
Dimensions : dimensions de la photo sans passe-partout: 30 x 30 cm (11,8 x 11,8 pouces)
Notes : La photo est sous un passe-partout blanc 40x40cm, prête à être encadrée. Certificat d'authenticité.
Descriptif :
Dans cette image vibrante, Édith France Lesprit fige l’élan d’une transmission vivante : celle de la danse rituelle Iban. Vêtu de son costume traditionnel orné de plumes, de perles et de trophées de chasse, l’aîné guide le jeune garçon dans les mouvements de la danse tribale — un art total où se mêlent spiritualité, mémoire et fierté guerrière.
Le corps du vieil homme, sculpté par le temps et les gestes de la tradition, fait écho à l’énergie joyeuse du garçon en apprentissage. La scène se déroule en plein air, devant une longhouse, cœur communautaire des Ibans, soulignant l’ancrage collectif de cette pratique rituelle.
Par son regard ethnographique empreint d’humanité, Lesprit dépasse la simple documentation : elle capte ici une dynamique essentielle, celle du lien intergénérationnel, dans une culture où la danse est à la fois célébration, rite de passage et langage sacré. Loin de tout exotisme, l’image honore la dignité d’un peuple qui danse pour ne pas oublier.
La série : Les Ibans, Bornéo
Les Ibans vivent en communauté dans des longhouses, maisons construites sur pilotis, en bordure de rivière. Animistes, ils croient en un monde invisible peuplé de bons et de mauvais esprits, leur oiseau sacré est le calao. Ils pratiquent la monogamie stricte, l’adultère est gravement puni, mais avant le mariage, il y a beaucoup de liberté sexuelle. La possibilité est même offerte de faire un mariage à l’essai. L’homosexualité est une pratique normale chez les Ibans. Ce sont des chasseurs émérites pratiquant la chasse à la sarbacane avec des fléchettes de bois acérées, dont l’extrémité est enduite de poison. Ils sont également d’excellents guerriers, connus pour couper les têtes de leurs ennemis et les suspendre comme trophée à l’entrée de leur maison. A chaque tête coupée, un tatouage est dessiné sur une phalange et plus de phalanges sont peintes, plus l’homme impose le respect. Cette pratique a été interdite par le gouvernement malaisien depuis de nombreuses années. Les Ibans vivaient dans la région du Sarawak, dans une jungle dense et riche, foisonnante d’espèces animales et végétales. A ce jour, cette forêt primaire a été abattue à 95% et remplacée par des exploitations forestières et des plantations de palmiers à huile : les tribus qui y vivaient ont pour la plupart disparu. Aujourd’hui, certaines d’entre elles sont exploitées à des fins touristiques (Longhouses, danses et coutumes) pour que les « aventuriers » de passage puissent prendre des photos. Bien entendu le véritable mode de vie des Ibans comme de toutes les tribus à travers le monde est de vivre libre et en harmonie avec la nature et les animaux, malheureusement ce monde-là a disparu.
Biographie :
Édith France Lesprit est née à Paris en 1937. Elle a étudié l'ethnologie en Grande-Bretagne. En 1964, elle quitte la Grande-Bretagne pour l'Asie. En 1965, elle rencontre la tribu des Iban avec lesquels elle vécut plusieurs mois. C'était le sujet de sa thèse. Par la suite, elle vivra auprès de plusieurs tribus d'Asie dont elle rapporta des clichés testimoniels très importants. En 1967, première rencontre avec Mère Teresa à Calcutta. Elle a obtenu ses diplômes de médecine traditionnelle chinoise en 1975. Entre 1970 et 1980, elle a mené de nombreuses actions humanitaires auprès des missionnaires de Mère Teresa dans les hospices de la Charité à Tejgaon, au Bangladesh, ainsi que dans celle des sœurs salésiennes. En 1976, elle publie "Enfer d'où je viens", un témoignage important sur le Bangladesh, qui a reçu le prix Montyon de l'Académie française. Parallèlement, elle écrit plusieurs romans pour adolescents inspirés par les tribus rencontrées ou par ses actions humanitaires. Certains sous le pseudonyme d'Éric Lestier et d'autres sous son nom. En 1978, elle remporte le Grand Prix de la 7ème biennale azuréenne pour un livre sur la médecine chinoise. Dans les années 1980, elle a mené de nombreuses actions humanitaires dans des camps de réfugiés cambodgiens et laotiens en Thaïlande. Elle a été invitée à discuter de cette question dans le monde entier. De 1990 à 2010, elle a formé les «médecins aux pieds nus» en Éthiopie. (Infirmières locales capables de fournir des soins de base). Elle a aidé dans des colonies de lépreux, des dispensaires de brousse, des orphelinats, des foyers pour patients atteints du sida en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam. Elle a également mené plusieurs actions pour aider les animaux handicapés près de Bangkok. Elle a publié un roman autographique «Le royaume des Dieux oubliés» en 2009, qui raconte son périple avec les Iban de Bornéo. Aujourd'hui, elle poursuit son activité humanitaire dans le monde entier, notamment la construction d'une école de danse classique khmère au Cambodge. "Mon projet consiste à construire une école de danse classique khmère pour former les filles pauvres tout en leur apportant une éducation et des valeurs morales propres aux danseuses khmères. Le but de cette formation est de leur procurer un métier digne de ce nom, qui dissociera les graves dangers qui menacent (prostitution , traite des êtres humains, esclavage au travail), mais aussi permettre au Cambodge de recréer des liens avec son passé et son extraordinaire civilisation puisque la danse khmère est une partie essentielle de la culture cambodgienne. " Elle exposa ses photographies en galerie pour la première fois en 2011, à la Galerie Roussard, avec l'exposition "Tribus".