Marcel Chevalier (1941-2005)
Titre : Autoportrait
Année : 2002
Technique : Peinture sur papier
Dimensions : 32 × 27 cm
Signature : Signé et titré au dos
Dans cet autoportrait de 2002, Marcel Chevalier déploie une approche picturale à la fois introspective et vigoureuse. Le visage, à peine dégagé d’un entrelacs de touches grises et blanches, semble surgir d’un champ de matière en perpétuel mouvement. La surface peinte, travaillée par strates et frottis, laisse apparaître des éclats de rose et de bleu qui éclairent l’austérité dominante et confèrent au portrait une vibration presque spectrale.
Il ne s’agit pas ici d’un simple exercice de représentation, mais d’un véritable face-à-face avec soi-même : le peintre scrute ses propres traits comme pour mieux en sonder l’inquiétude, la fragilité, mais aussi la force intérieure. La facture gestuelle, parfois brutale, contraste avec l’économie chromatique, créant une tension dramatique qui traverse tout l’espace du papier. Cet autoportrait, loin de l’idéalisation, devient ainsi un miroir de l’âme, où se mêlent doute, lucidité et affirmation de soi.
Notice biographique
Marcel Chevalier est un artiste français né en 1941. Formé à l’École des Beaux-Arts de Rouen, il s’impose dès les années 1960 comme une figure singulière de la scène contemporaine, développant une œuvre qui oscille entre figuration et abstraction. Installé en Normandie, il n’a cessé de travailler sur la peinture comme un terrain de recherche et d’exploration, tout en construisant une œuvre profondément marquée par la mémoire, le temps et l’intériorité.
Ses toiles et ses œuvres sur papier témoignent d’un attachement à la matière picturale, explorée dans toute sa densité et ses transparences. S’il a longtemps exploré la figure humaine, notamment par des séries de portraits et d’autoportraits, Chevalier a également consacré une grande partie de sa production aux paysages, souvent baignés d’une lumière incertaine et vibrante.
Exposant régulièrement en France et à l’étranger, il est représenté dans plusieurs collections publiques et privées. Son art, à la frontière de l’expressionnisme et d’une abstraction lyrique, demeure une quête obstinée de vérité picturale, toujours tendue entre présence et effacement.